La Terrasse, une terre de "bagnoles"?
La voiture, la "petite reine" de La Terrasse
Déjà important pour une si petite commune, notre parc automobile a considérablement augmenté sous l'effet d'une urbanisation accélérée et continuera à progresser avec l'augmentation programmée de la population, conséquence des nouvelles constructions entamées au centre bourg qui s'enrichira prochainement de deux nouveaux immeubles, avenue du Grésivaudan. A l'image de beaucoup de communes périurbaines, la population active terrassone exerçant un emploi à l'extérieur de la commune s'élevait, en 2005 à 87% (sources PLU, 2005 p 24) avec des prévisions de croissance de celle-ci pour les années à venir. 85% d'entre elle, utilise comme moyen de locomotion sa voiture particulière.
Une récente 'enquête ménage / déplacements réalisée par l'ADTC (lien), nous apprend que "120 000 déplacements quotidiens s'effectuent entre ces deux territoires. 62 000 concernent plus particulièrement la rive droite de l'Isère entre Lumbin et Montbonnot, dont plus de 80% se font en voiture. La densification de l'habitat dans le secteur Crolles, Lumbin, la Terrasse, le Touvet, y compris sur la rive gauche à Tencin qui contribue à une augmentation continue de la population à multiplié les flux de déplacement ».
D'ailleurs les Terrassons ont-ils un autre choix que celui d'utiliser leur véhicule dans leurs déplacements journaliers quand on voit la faiblesse de nos offres de services dans la commune et l'insuffisance des dessertes en transports en commun doublée d'une incohérence dans le fonctionnement du réseau (voir dossier déplacements)? Ce qui est la caractéristique d'un grand nombre de villages pavillonnaires comme le notre ni-urbain, ni rural souffrant d'une désertification de services car à la fois trop proche mais trop éloigné de l'agglomération principale (voir étude D'Eric Charmes et Touafik Souami, Ville rêvées, villes durable », 2009). En outre, la configuration de notre village marquée par un étalement et une dispersion en hameaux où s'intercalent de plus en plus de constructions, obligent les habitants faute d'autres alternatives de déplacements et d'infrastructures adéquates, d'utiliser leur auto pour se rendre vers un centre bourg désormais éloigné où se concentrent l'essentiel des services et fonctions administratives. Ce qui a pour conséquence, comme nous l'avons démontré de multiplier les flux de circulation à l'intérieur du village. Pour se rendre compte de ces évidences, il suffit de se trouver à la sortie des écoles ou lors de manifestation se déroulant dans le coeur du bourg, pour observer que notre espace est parfois proche de la saturation en véhicules.
Cette forte présence des voitures dans notre localité a forcément des impacts, à la fois sur le plan environnemental et social. Une étude du ministère de l'écologie et du développement durable observe que « 51% des ménages périurbains ont deux voitures ou plus contre 20% des ménages de centre-ville (source ENTD). Les études (CGDD, 2009) ont montré que les dépenses de carburant des ménages (et donc les émissions de CO2 liées aux déplacements automobiles) sont supérieures dans les zones excentrées, moins denses (…) » et remarque aussi qu'en « moyenne, un ménage habitant en milieu périurbain parcourt en voiture deux fois plus de kilomètres qu’un ménage résidant dans le centre-ville d'un pôle urbain de province (…) . En particulier, les ménages les plus modestes parcourent en moyenne trois fois plus de kilomètres en véhicule privé lorsqu’ils résident en milieu périurbain que lorsqu’ils résident en ville-centre de province (…) . http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-problemes-que-pose-l-etalement.html (lien)
Part des véhicules dans la production des gaz à effet de serre
En somme, notre commune qui se veut « une référence en matière de développement durable dans le Grésivaudan » contribuerait plutôt par sa politique urbaine, à augmenter significativement la production de gaz à effet de serre (GES) et réduire les effets de la mixité sociale qu'elle recherche par une dynamique de logements sociaux (20% prévus pour 2013). D'où en parallèle, un questionnement évident sur l'efficacité d'une politique de logement social quand elle n'est pas réfléchie dans un cadre global de développement de services, d'infrastructures, de transports, d'emplois; tous ces éléments qui conditionnent en général un urbanisme rationnel et durable, ce qui est loin d'être la cas, à La Terrasse où l'urbanisme place toujours« la bagnole » en position dominante. On voit mal comment la municipalité pourrait inversée une tendance sans prendre des engagements fermes et résolus comme elle s' y était engagée, trois ans plus tôt, au cours de l'atelier déplacements d'octobre 2009, dont une partie des résolutions ont été classées sans suite (aménagements de pistes cyclables dans la commune, sécuriser les déplacements, agir pour renforcer les transports collectifs, créer un service de covoiturage local, voir dossier déplacements).
On est très loin du cadre idyllique brossé par le bilan mi-mandat qui édifie notre commune en vitrine du développement durable. Son application laborieuse et incomplète par la municipalité provoque plutôt des déséquilibres et des incohérences dans les résultats ainsi que nous l'avons montré.
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