La Terrasse, une démocratie participative exemplaire?
Une démocratie locale, au point mort
« La démocratie participative doit maintenant parvenir à résister à l'épreuve des faits car l'espérance qu'elle soulève sont encore trop souvent à la hauteur des frustrations qu'elle engendre » Michel Destot, maire de Grenoble
Une citoyenneté renforcée , un Agenda 21 pour La Terrasse, les Terrassons, des « éco-citoyens ». Telles étaient les promesses de campagnes formulées par le programme de « Vivre en citoyen à La Terrasse ». Quel est le véritable bilan de la municipalité en faveur du renforcement de la démocratie locale, après cinq années de mandat de M.Volpi?
Insignifiant, si on se réfère à l'exercice journalier du pouvoir. Aucune des trois propositions figurant dans le programme n'ont été mises en application quoique l'affirme le bilan mi-mandat. En près de quatre ans, toutes les initiatives prises pour intégrer les habitants dans le débat public et les projets municipaux ont disparu du paysage. Extinction des comités consultatifs -excepté celui qui se consacre au projet d'aménagement des Coteaux fonctionnant de manière très sporadique-, volatilisation des réunions de quartier, depuis 2009 et des réunions publiques dont la dernière remonte au 10 juillet 2010. Pour étayer notre analyse, la préférence donnée par notre maire à une publication pour dresser son bilan au lieu de l'exposer publiquement ainsi que l'a fait la maire du Touvet, en décembre 2012, ce dont nous saluons.
Pourquoi le maire se dérobe-t-il à cette mission de communication si utile et élémentaire pour un élu afin de rester en contact avec ses citoyens ? Qu'a-t-il à craindre de cette démarche alors que son bilan à la lecture de la brochure paraît être être une réussite en tout point? Cette action "audacieuse" et courageuse lui aurait conféré un triple avantage :
-Conforter sa popularité ainsi qu'il le prétend, comme sa position de maire en vertu de son bilan.
-Faire des économies de papier, même si celui utilisé pour le bilan mi-mandat est recyclé- conformément aux principes de développement durable qu'il défend.
-Éviter une publication certainement coûteuse diffusée à 1050 exemplaires, réalisée rappelons-le sur le compte du contribuable.
En réalité ce bilan ne constitue ni plus ni moins qu'un procédé d'enfumage pour masquer les carences démocratiques dans notre commune et d'en faire un outil promotionnel de la vie démocratique locale largement surévaluée et quasi au point mort, depuis plus de trois ans. Comment donner du crédit à une information qui insiste sur l'importance des réunions publiques alors qu'elles n'existent plus dans les faits ? Quels dossiers spécifiques ont pu être traités lors des réunions de quartiers ? Discutés et survolés semblent plus appropriés, car la plupart d'entre eux ont été étudiés au préalable, en commission municipale, sans consultation des citoyens. Sans aucune gêne, la municipalité prétend même, dans son bilan, partager sa politique environnementale « avec un très grand nombre d'habitants qui régulièrement soumettent leurs suggestions en la matière » (p13). Voilà, une belle démonstration de démocratie virtuelle et un solide exemple de démagogie.
On peut effectivement confirmer l'existence de nombreuses conférences et animation sur beaucoup de domaines, mais combien sont-elles en lien avec nos préoccupations directes et immédiates? Certes, il paraît intéressant de connaître les vertus de l'ortie ou de vivre des moments angoissants dans les conflits de potagers, simplement ne serait-il pas plus judicieux et "responsable"de sensibiliser l'opinion sur les véritables enjeux du quotidien : Les déplacements, la circulation, la diminution des services de transports en commun, l'urbanisme, l'absence de services de proximité. On peut toutefois, saluer la conférence sur la lutte contre la pollution lumineuse alors qu'un ancien le bulletin municipal consacrait sa « une » au renforcement de l'éclairage public.
Il est facile de comprendre le maire dans son renoncement à concevoir un Agenda 21 pour notre commune qui l'aurait obligé à repenser en profondeur son mode de gouvernance en intégrant plus généralement tous les habitants dans les décisions municipales et de bâtir ainsi une vraie démocratie participative comme l'impose les principes du développement durable. Il vaut mieux donner l'illusion qu'elle existe, question de prestige et de notoriété. Désormais en regardant de près , "vivre en citoyen à La Terrasse" a-t-il encore un sens?
Collectif ST
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